De ce désastre on peut mesurer aujourd’hui le résultat, en politique comme ailleurs. Il tient en ceci que, si la vie commune est déclarée démocratique, ce qui fait l’essence même de la démocratie - l’expression et la réflexion de chacun sur les choix qui président au destin de tous - est exactement ce qui fait défaut.
Ce livre de Bernard Sichère, en forme d’abécédaire, n’est pas un traité de philosophie mais une invitation faite à chacun, et aux jeunes générations en particulier, à reprendre à la base les grandes questions qui se posent à nous et que l’industrie de distraction et le consumérisme effréné ont pour seul effet de masquer.
Reprendre tout de ce qui est irrésolu à la base, c’est penser non pour se désoler de l’absence de solution mais pour éprouver ceci qui est proprement humain : que penser est en soi une forme d’allégresse. Plus que jamais, et ces temps déplorables en attestent, il s’agit de renouer avec la fête de l’esprit, de refuser l’alternative entre honte et passivité et de s’affranchir par la même occasion de « tout ce qui se présente comme idées dans la province sinistrée de la pensée ».
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