Dans l’aventure de l’homme qui s’exerce tant bien que mal à sortir de chez lui pour aller au café, on découvre ce qu’est le voyage véritable. On goûte l’intimité et les distances terribles. On apprend des langues étonnantes. On s’exalte. On patauge. On marche et on dérive. On dénoue et renoue les fils de l’existence, de la perception et de la pensée abstraite. On ne cesse de naître et de s’émerveiller. On touche enfin son âme ; on lui devient fidèle, par la seule vertu d’un sous-vêtement bulgare. On fume une cigarette. On essaie de parler, d’entendre. On y arrive. Parfois il faut se battre, mais on y arrive. Et parfois on échoue. Il y a une jolie jambe, et les murs d’une cave. On atteint les sommets de la mystique, sans blague.
Benoit Caudoux est l’auteur de la célèbre Migration des gnous, de l’obscure Géographie (Éditions Léo Scheer, 2004 et 2008) et de l’étrange Restaurant chinois (Brandes, 2007).