Claude-Louis Combet nous livre ici un récit moite et haletant, entrecoupé des photographies de Alain Controu. Un narrateur déambule dans une forêt lorsque la rumeur d’un désir accompagne ses pas jusqu’à une cabane, recluse. Quelle n’est pas sa surprise que de découvrir l’essence même du désir et de la jouissance à travers son animalité, ici proprement incarnée par la fine silhouette d’un chien aux poses d’amantes. Et une main féminine, tout simplement posée sur son poitrail-torse, avec la candeur de l’ « après » ne se posant aucune question que celle de l’étreinte...
Récit mythique, L’Heure canidée s’écrit après Les Métamorphoses d’Ovide, notamment. Ici, même si l’animalité est photographiquement incarnée par un chien-modèle au regard brillant, elle reste une allégorie du désir humain et de son excès. Le temps est un hors-temps, un outre-temps en marge des agitations réelles. Une utopie chienne au souffle rauque.
La confrontation du texte - d’un style envoûtant - et des photographies crée une expérience de lecture stupéfiante - proche de certains tableaux vivants de Klossowski : le geste iconoclaste dévoilant le mythe et le symbole pour mieux en chanter les effluves de liberté...