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Les Sens de l’évolution technique Les Sens de l’évolution technique
Xavier Guchet
Éditions Léo Scheer

Essais
parution Mars 2005
384  pages
20 euros
isbn 2915280797
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Une nouvelle manière d’envisager la notion "d’évolution technique".
Pour le sens commun, la notion d’évolution technique évoque deux évidences majeures : premièrement, que les techniques changent dans le sens d’une extension des pouvoirs humains sur le monde. L’homme reculerait toujours plus loin les limites du possible, et se doterait de moyens d’action toujours plus performants. Le sens de l’évolution est alors nécessairement celui du progrès. Cette évidence, largement exploitée par la publicité ou les émissions consacrées aux avancées technico-scientifiques, semble aller de soi. Médecine, communications, transports, énergie, interventions sur le vivant, actions techniques à l’échelle du nanomètre, tous ces domaines témoignent d’une course ininterrompue à la puissance, à la vitesse, à l’efficacité de l’action, qui fascine. Une deuxième évidence vient renforcer la première : il s’agit d’une croyance en la naturalité de ce mouvement. Comprenons : les techniques évoluent, et quoi que nous fassions, nous ne pourrons pas stopper cette course en avant. « On n’arrête pas le progrès ». Dans ce livre, il est question d’une autre approche de l’évolution technique. Il apparaît en effet, à la lecture des travaux de Leroi-Gourhan et de Simondon (retenus ici comme fil conducteur de l’analyse), que le concept d’évolution technique est autre chose que l’expression d’une conception déterministe et naturalisante du progrès. Chez les deux penseurs évoqués, l’évolution technique n’est pas l’expression d’une philosophie implicite de l’histoire, elle est le concept-clé d’une technologie rationnelle. Ce rationalisme technologique est un « rationalisme ouvert » au sens de Bachelard, c’est-à-dire un rationalisme qui dépasse justement la « métaphysique naturelle et implicite » du progrès technique. L’histoire des techniques est alors une « histoire jugée ». On découvre alors, en faisant état de travaux de socio-anthropologie des techniques, qu’il existe une troisième manière de mettre au travail une notion d’évolution technique. Ce nouveau sens de la notion, qui n’est pas rationaliste, n’est pas pour autant réductible à un progressisme naïf. Pour comprendre de quoi il s’agit alors, on propose de reprendre la phénoménologie du dernier Merleau-Ponty, en particulier les notions de sédimentation et d’institution originaire développées dans les textes tardifs. Les sens de l’évolution technique : non pas « les orientations du progrès » donc, mais les significations multiples d’un concept moins simple qu’il y paraît.

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