Première dans l’histoire de l’édition française, un auteur célèbre publie de son vivant sa toute première œuvre écrite à l’âge de 27 ans. Un premier roman subversif, érotique, au souffle frénétique, qu’il avait jalousement gardé par devers lui, peut-être par crainte de trop se dévoiler au lecteur. Car on découvre aujourd’hui à quel point ce livre annonce les obsessions de l’ensemble de son œuvre : le sexe, la psychanalyse, l’opéra, les femmes, le cinéma.

Attachant et talentueux, François Weyergans a imposé dans les lettres françaises une personnalité de génie dont l’imprévisibilité légendaire n’a d’égal que le style. Il nous offre avec ce premier roman un autoportrait captivant d’une lucidité époustouflante.

On y découvre un homme de plaisirs déchiré par ses sentiments contraditoires. C’est celui qui se trouve écartelé de dilemmes qui ont souvent l’apparence de femmes délicieuses et tentatrices. C’est le cinéaste qui écrit. Mais c’est aussi l’écrivain, passionné de cinéma et d’opéra, qui découvre peu à peu - en écrivant Salomé - à quel point il est écrivain...

Ce roman, à travers un érotisme à la fois euphorique et désespéré, raconte l’histoire d’un homme aux multiples passions. Il fait l’amour dans les salles obscures pour mieux voir se refléter la passion dans les yeux de ses amantes ; il fait l’amour dans les loges des opéras avec l’irrésistible Salomé, cantatrice et mythe ; il fait l’amour jour et nuit pour vivre et pour écrire et pour affirmer cette rage de vivre, à travers un style d’une densité tragique et flamboyante, tissée d’émotion, de révolte et d’angoisse.

Salomé est le roman originel de François Weyergans. Celui à partir duquel relire toute son œuvre. Celui qu’il faut lire pour ressentir la complexité délicieuse du désir et le vertige de l’écriture. Un événement sans précédent de la part d’un auteur hors du commun.