Les tableaux "classiques" de Rothko se saisissent de celui qui les regarde avec la force de l’évidence et d’un mystère inépuisable. "C’était seulement l’extase, l’art est extatique ou il n’est rien", disait-il... À l’intérieur d’une constellation - constituée par la peinture abstraite européenne du début du vingtième siècle, l’écriture automatique surréaliste, l’expressionnisme abstrait de l’École de New York, et les voies d’autres peintres juifs russes -, un lent cheminement conduit Rothko à cette inapprochable lumière comme expérience de la finitude dans le désespoir et la ferveur de l’embrasement : "une sérénité au bord de l’explosion... l’éclat des couleurs provenant de et contenant une obscurité primitive et violente". "Il ne s’agit pas de peinture", disait-il de ses tableaux qu’il appelait "façades". Ce ne sont pas des images...
|