Des passages de prose poétique aux poèmes visuels, en passant par des sonnets démontés et autres références littéraires décalées... Jean-François Bory effrite avec humour la stèle poétique : sérieuse dérision et ironie créatrice. Sérieuse car ayant pour enjeu la langue même ; ironie comme fondement du "style", l’antiphrase remplaçant la métaphore. Et l’explosion des bombes de signes, l’éclosion des fleurs au printemps du poème.
Jean-François Bory crée ainsi une atopie langagière au sein de laquelle se joue l’énonciation même du sujet poétique, ébranlé dans sa posture traditionnellement dominante par la prolifération des signes. Dans ce territoire "fantastique ", ceux-ci - diversement typographiés, troués, icônisés... - perturbent les topoï poétiques et le contrôle auctorial. " L’auteur " n’a plus qu’à regarder ces signes devenus vivants, qu’il colle sur la page, redonner sens à la poésie.
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