À l’occasion d’une exposition rétrospective de ses dernières œuvres à la galerie porte avion (Marseille), Laurence Denimal occupe l’espace du livre avec une écriture hybride, faite de nomenclatures et de schèmes, mêlant journal de bord et catalogue.
Dans la partie catalogue, la production de l’artiste est présentée comme une gamme de produits de consommation courante. Les objets improbables de Laurence Denimal, en peluche, fausse fourrure, skaï, caoutchouc pour bouillotte... sont imaginés comme autant d’objets indispensables pour notre bien-être, indispensables et... totalement inutiles (objets de compagnie, mopocks, masseurs de nuque, indicateurs de positions, etc., dont les formes ne sont pas sans rappeler les organes humains).
Hygiène, confort, sécurité qualité... autant d’occurrences ponctuant une écriture qui met en abîme les discours aseptisés des médias et de la société de consommation...
Dans la partie journal de bord sont répertoriés tous les événements du quotidien, grands et petits, classés par genres, importance, etc.
L’enchevêtrement des deux aventures (quotidien et création artistique) et l’extrême refus de toute écriture " écrite " (tout en restant fictionnelle) permet à Laurence Denimal d’insister violemment sur les relations à la fois intimes et conflictuelles, entre corps et objets, corps et consommation, objets et création, quotidien et création, art et commerce, commerce et corps...
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