Un 4x4 déboule à l’issue d’une piste dans un nuage de poussière. Trois personnes à la mine défraîchie en sortent. Elles ont fui un coup d’état ayant éclaté Windhoek, la capitale de la Namibie, et se dirigent vers le vieux Blanc qui a l’air d’être le maître de cette halte miteuse au milieu de nulle part constituant à présent leur seul refuge. Mais pour combien de temps ? Quand la rébellion atteindra-t-elle les terres reculées ?
En attendant, René - le vieux Blanc - les accueille et, dans ce moment critique faisant se croiser quatre destinées singulières que rien ne semblait devoir amener à se rencontrer un jour, chacun se met à raconter sa vie. René, ayant quitté tout jeune ses Vosges natales pour s’enrôler dans la guerre d’Algérie et chercher l’aventure en Françafrique. Makéda, la juive noire, éclatante de courage, et sa longue errance tragique, la menant d’éthiopie en Israël puis en Afrique du Sud. Albéric, le fils de diplomate belge, orphelin, devenu, contre toute attente, artificier et nomade. Codjo, l’Africain, issu d’une ethnie autrefois puissante, ayant rejeté le vaudou de ses origines pour embrasser la lutte marxiste et finir trafiquant d’art africain...
Dans ces instants tragiques, le discours croisé de ces vies à la fois intenses et vaines éclaire leur parcours d’une lumière nouvelle. Chacun n’a fait que s’exiler des siens, de sa culture, de ses croyances, dans une course folle en quête de passion ou de stabilité. Chacun n’a été qu’une fuite en avant pour exorciser la peur, la misère, la mort. Chacun se retrouve finalement, dans la simple magie d’un instant de confession, un instant suspendu, comme d’éternité... jusqu’au bout de la piste.