Méditation personnelle et tentative pour se libérer d’une réalité biographique conflictuelle, ce troisième livre de David Nebreda prolonge la démarche qui s’est affirmée dans les deux premiers volets de son œuvre (Autoportraits, 2000 et Chapitre sur les petites amputations, 2004), composés tous deux d’autoportraits photographiques, accompagnés dans l’un de commentaires théoriques et dans l’autre d’un dialogue entre les images et l’expression de la pensée vitale qui les justifie.
Ce livre, dans lequel la photographie tend à s’effacer au profit de l’écriture, s’engage sur une voie nouvelle où s’opère un dépassement des étapes précédentes, telles que la contemplation de la mort par un sujet qui a vécu toute sa vie comme négation, mais qui cherche désormais à mettre en relation réalité et vérité. Une vérité intérieure qui dénouerait l’angoisse née d’un monde comme menace de chaos et s’ouvrirait à une révélation ontologique.
Un acte de foi par où le sujet récupère le sens et la valeur de la parole pour aboutir à une conclusion - redoutable peut-être - que les ouvrages antérieurs laissaient entrevoir : la possibilité de croire en un dieu qui n’est pas, en attendant, pourtant, la résurrection véritable des corps.