Fin 2005,Michèle Desbordes (elle a publié l’essentiel de son œuvre chez Verdier et a obtenu les prix France Télévision et Jean Giono pour La Demandeen 1999) découvre qu’elle est atteinte d’un cancer. Elle apprend la mauvaise nouvelle à Jacques Lederer, son ami, son « vieux frère de la côte », quelques semaines plus tard. Celui-ci va l’épauler et l’aider jusque dans la mort qu’elle a décidé de se donner avant que la
maladie ne l’emporte.
Des anecdotes,des souvenirs (les leurs et ceux qui concernent Georges Perec,le grand ami commun grâce auquel ils se sont rencontrés) éclairent le récit de cette dernière journée qui finit par prendre la forme d’un compte à rebours à la fatalité sans cesse battue en brèche par l’humour.
Certains verront dans ce court texte une éclatante leçon de stoïcisme, d’autres le tombeau de Michèle Desbordes,ou bien un magnifique portrait de femme ; d’autres encore y liront un témoignage sur un sujet, l’euthanasie, comme les médias aiment à les qualifier de brûlants.
Il s’agit surtout d’un haut moment de littérature où l’écrivain relève avec autant de tendresse que de force le défi qu’il s’est lancé : « Ce qu’on ne peut pas dire, il faut quand même le dire. »