Cet ouvrage paraît à l’occasion de la participation de l’auteur à la Biennale de Venise 2007, au pavillon belge. Sa contribution se veut un écho plastique de la réalité labyrinthique de Venise.
Ce recueil, constitué de six textes, expose les réflexions vagabondes d’Éric Duyckaerts à travers la philosophie, l’œuvre d’art ou encore la mathématique, dont le point de départ est le plus souvent un questionnement sur la langue. Chaque texte répond à ce qu’il semble s’être donné comme devise : Rire et être sérieux ne doivent jamais se faire à contretemps - et ce pour le plus grand plaisir du lecteur.
Suivant son fil d’Ariane, Éric Duyckaerts expérimente la notion de labyrinthe et l’errement (de sa pensée), ce qui peut l’amener à évoquer tout aussi bien le film Shining, le missile Milan ou Charles Trenet. Il réfléchit sur le mystérieux phénomène du mouvement des astres, se référant à l’arrivée de Tintin sur la lune, aux fêtes du Roi-Soleil ou à une drolatique expérience imaginée par Wittgenstein. Ailleurs, il questionne la pertinence de la mesure en art, convoquant Le Vinci, Le Corbusier, la métrique de Satie ou les Stoppages étalon de Duchamp. Il dessine encore une esthétique de la promenadologie - où le cheminement prend sa forme la plus concrète, le but étant de noter au cours de promenades la co-présence d’indices appartenant à des séries hétérogènes, où l’on prend conscience aussi, avec perplexité, que toute la langue n’est pas objective.
Une idée en entraînant une autre, la pensée de Duyckaerts semble insatiable, errant çà et là à travers la théorie des ensembles, les paradoxes, les métaphores, les inventions plastiques... avec autant d’aise. Une érudition qui, à l’image des performances de l’artiste, cherche à décoder le langage, à mettre en relief les modes d’appréhension de notre réalité complexe, à marquer la portée de l’expérience et de l’expérimentation, sans jamais se départir de la fantaisie et de l’humour qu’il y a à donner du sens à toute chose.