Le penseur est un ruminant. Il remâche sa vie et en exprime un jus dont il craint qu’il ne l’empoisonne. Ou peut-être est-ce la vie qui le remâche, et quelquefois le recrache, qui en fait ses délices et son dégoût.
Le penseur aimerait résoudre la vie en une formule. Mais il hésite interminablement sur les termes, jusqu’à les laisser dangereusement proliférer, et c’est la vie qui malgré lui prolifère, éparse comme ce qu’il a en tête, dont on nous restitue ici les zigzags, la course folle, le vertige.
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