Faisant fi du respect et de la bienséance, l’artiste prend les oripeaux du garnement pour questionner ce monde entièrement visuel, médiatique, dans lequel nous évoluons. Un monde dans lequel l’information est à portée de la main, pléthorique et envahissante, les images dévorant l’espace pour influencer notre jugement, notre imagination, nos choix.
A l’inverse de cette facilité plastique, de cette fluidité d’images environnante, les Récréations constituent un acte esthétique révolutionnaire qui agrippe l’œil, dérange les réflexes du spectateur permanent que chacun est, malgré lui, devenu. Le feuilletage des Récréations impose un nouveau rythme, des répétitions entêtantes, comme régressives, érigeant l’insolence en règle et en art, sans systématisme. Les icônes sont brutalement descendue de leur piédestal, l’application est reniée au profit de la rature, du vandalisme le plus éhonté.
L’anti-spectacle affligeant des Récréations constitue une analyse sans précédent des médias tout en imposant un art du décalage acide qui fait déjà de Thomas Lélu un grand artiste de ce siècle icônique.