Loin des habituels réquisitoires contre la décadence et la fin du politique, Alain Gauthier propose une analyse à la fois précise, enjouée et soutenue par une ironie bienvenue, de la conversion du politique à l’ère de ce qu’il nomme le "machidial", concept formé par la contraction des noms donnés aux deux ordres qui régissent notre temps : le machinique et le mondial.
Sans doute cette conversion qui fait du politique, anciennement noué aux idées, aux passions et aux convictions, un monde de gestion au jour le jour des émotions, permet-elle de faire l’économie des affrontements et des risques passés. Mais déjà cet affairement, à l’affut du moindre frémissement dans les affects et prompt, au besoin, à les fabriquer, dessine un tourbillon dont plus personne n’est maître. Déja cette conversion s’affirme comme une continuation catastrophique et écervelée.